« La beauté d’une jeune fille a quelque chose d’indéfinissable... »
Alfred de Musset avait pour habitude d'écrire à son frère aîné Paul. Dans cette lettre datée du 4 août 1831, le jeune écrivain révèle à son frère la nécessité de l'émotion, du « battement du cœur » pour écrire, avant de s'attarder sur le pouvoir fascinant de la beauté d'une jeune fille, seule capable de le sortir de l'ennui :
Dimanche, après le dîner, je bâillais comme une huître dans la grande allée des Tuileries, quand j’ai aperçu les demoiselles *** assises au pied d’une caisse d’oranger. Je les ai abordées et je me suis assis près de la plus jeune. Elle avait un petit chapeau blanc avec des rubans verts. Tout ce qu’elle disait était charmant d’ignorance. On sent dans ses regards je ne sais quoi de frais et tendre dont elle ne se doute pas. Elle ne connaît pas plus l’amour qui est en elle qu’une fleur ne connaît son parfum. La beauté d’une jeune fille a quelque chose d’indéfinissable. Je suis resté une heure à côté de cette enfant ; il me semblait que je m’étais glissé à l’abri sous les ailes de son ange gardien.
Alfred de Musset, « Lettre à Paul de Musset », jeudi 4 août 1831
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